Site archéologique de Kameiros
Le district de Kameiros s’étend le long de la côte nord-ouest de l’île, près du cap… Ayios Minas (ancien Mylantion), dans les contreforts du mont Akramytis. À l’époque préhistorique, les dieux mylantiens, qui ont appris à l’humanité à moudre et à pétrir, étaient vénérés ici. Des nécropoles mycéniennes ont été fouillées à Kalamvarda, à l’ouest de Kameiros. Des trouvailles datant de la période géométrique (8e s. av. J.-C.) témoignent de l’existence d’un temple sur l’Acropole, dédié à Athéna. Le tremblement de terre de 226 av. J.-C. a détruit la ville classique et très probablement le temple classique d’Athéna à Kameiras. Ensuite, le centre hellénistique a été construite sur trois niveaux, selon le système hippodamien. Au sommet de la colline se trouvait l’Acropole avec le Temple d’Athéna et la Stoa. Sur la terrasse du milieu se trouvait la colonie et plus bas, le temple hellénistique, la fontaine dorique, l’Agora et le Peribolos des autels. La zone était agrémentée de nombreux ex-voto, stèles et plinthes avec des statues. Le tremblement de terre de 142 av. J.-C. a détruit la ville pour la deuxième fois.
L’Acropole a été fouillée pour la première fois par Biliotti et Salzmann, au XIXe siècle (1852-1864). En 1928, pendant l’occupation italienne de l’île, l’école archéologique italienne a commencé une fouille systématique de la zone ainsi que des travaux de restauration, qui se sont poursuivis jusqu’à la fin de la 2e guerre mondiale.
Le site archéologique de Kameiros, construit sur trois niveaux, comprend les monuments suivants :
Acropole et enceinte d’Athéna Kameiras : Le temple dorique, un périphérique tétrastyle (avec des portiques sur les quatre côtés), était entouré d’un péribole, remplaçant un ancien temple classique, qui a été détruit par le tremblement de terre de 226 avant JC, avec seulement sa fondation ayant Survécu.
Le réservoir : Une construction rectangulaire bordée de plâtre, de tuyaux en terre cuite et de deux ouvertures avec des couvertures en pierre sur le fond, servait à acheminer l’eau jusqu’à la colonie. Il avait une capacité de 600 mètres cubes d’eau, une réserve suffisante pour 300 à 400 familles. Les marches latérales facilitaient l’accès au nettoyage du réservoir, couvert, datant du VIe-Ve s. AVANT JC. À l’époque hellénistique, sa place a été prise par une stoa, la mettant hors d’usage.
La Stoa hellénistique : Elle se composait de deux rangées de colonnes doriques et de boutiques ou de logements, à l’arrière pour les fidèles. Les colonnes à l’avant supportaient une architrave avec des métopes, des triglyphes et une corniche. Il y avait aussi un impressionnant système d’approvisionnement en eau sous le sol avec des puits couverts, des réservoirs souterrains et des conduites d’eau en terre cuite, remplaçant l’ancien réservoir.
Autel hellénistique à quatre faces, devant la Stoa dorique : Établissement des périodes hellénistique et romaine, construit selon le système hippodamien (un réseau de rues parallèles et de blocs résidentiels de même taille, appelé insula), s’étendant au milieu de la colline terrasse. Une caractéristique principale des maisons était la cour intérieure à colonnades, avec un côté généralement plus haut que les autres (péristyle rhodien). Ils étaient ornés de sols en mosaïque et de façades avec architraves et décor peint sur plâtre. Parmi eux, se dressent les restes de bains publics avec chambres chaudes et froides et hypocaustes (installations de chauffage par le sol).
Temple hellénistique sur la troisième et plus basse terrasse de la zone archéologique : C’était un temple poros distyle (ayant deux colonnes en antis à l’avant), avec un pronaos, une cella et un opisthodomos. La base de la statue de culte est conservée dans la cella et derrière se trouvait le trésor, une fosse creusée dans le sol, pour contenir l’argent du temple. Il était probablement dédié à Apollon Pythique.
Naiskos ionique de poros : Pierre à parement en plâtre, servant à abriter des ex-voto.
Maison-fontaine : La façade est constituée de demi-colonnes poros doriques, revêtues de plâtre et supportant un entablement. Des panneaux fermaient les espaces intermédiaires. À l’intérieur se trouvait un réservoir ouvert d’où l’eau était puisée (milieu du IVe siècle av. J.-C.). Plus tard (IIIe s. av. J.-C.), le réservoir fut remplacé par un puits et les colonnes furent gravées des noms des damiourgoi (prêtres éponymes de l’ancien Kameiros). Derrière la maison-fontaine, on peut voir les restes d’une stoa. Un mur de soutènement sur trois côtés a retenu le remblai de terre de la terrasse supérieure.
Une place à quatre côtés (Agora) : Ouverte devant la maison-fontaine, où les citoyens se réunissaient pour les cérémonies religieuses. Il avait trois marches sur les côtés sud et est. Plus tard, des murs ont fermé les côtés nord et sud, dans lesquels se trouvaient des portes pour admettre les fidèles. Des demi-colonnes ornaient le mur nord et, à l’angle sud-est, se trouvait une structure à quatre côtés, peut-être une offrande votive. Les plinthes inscrites sur les escaliers du côté sud sont des reconstructions ultérieures des Italiens. Des bases inscrites pour les statues et les offrandes votives ont été érigées du côté ouest. Le plus important des ex-voto était celui de Panaitios, avec l’inscription « ΘΕΟΙΣ ΠΑΣΙ » (à tous les dieux). Il y a deux offrandes votives inscrites à moitié finies derrière l’entrée nord de l’Agora, l’une d’elles représentant probablement un taureau.
Peribolos des autels : Du côté nord-est de la troisième terrasse, le long du mur de soutènement, des autels inscrits ont été érigés sur deux niveaux, dédiés à différentes divinités (Agathos Daemon, Artemis, Zeus, Poséidon et autres). Il reste des vestiges d’un grand autel oblong dédié à Hélios au premier niveau.
Un dais semi-circulaire : Devant le Peribolos des Autels, portait un ex-voto, un escalier monumental entre l’Agora et le Peribolos des Autels menant au centre résidentiel.